Mój artykuł o zbrodniczych czystkach prowadzonych przez Niemców po rozpoczęciu okupacji na ziemiach zachodnich Polski niespodziewanie doczekał się wersji francuskiej. Z własnej inicjatywy przetłumaczył go i rozesłał swoim znajomym we Francji pan Miłosz Hermanowicz.
Poniżej wklejam przesłane mi tłumaczenie. Dziękuję p. Hermanowiczowi za zwrócenie uwagi na ten bolesny fragment polskiej historii i wkład w to, by nie została ona zapomniana.
Assassinés méthodiquement selon une liste pré-établie
Krzysztof M. Kazmierczak k.kazmierczak@glos.com
Une poète se déplaçant en fauteuil roulant, un peintre ancien insurgé en Grande Pologne et un jeune enseignant. Ce ne sont que trois personnes parmi les 40 milles assassinés en Pologne de l’Ouest par l’armée allemande dans le cadre de l’extermination des élites polonaises.
Les règles étaient claires et sans pitié. Elles ont étés établies longtemps avant que n’éclatent les premiers tirs de la deuxième guerre mondiale. Les terres de l’Ouest de notre pays était considérés par le IIIème Reich comme purement allemandes. Elles devaient être nettoyées étniquement des polonais. En premier lieu il était prévu d’éliminer physiquement les représentants de l’intelligence qui pouvait résister. Les préparatifs étaient méthodiques. Les listes contenant des dizaines de milliers de noms destinées à l’extermination ont étés établies dès mai 1939. Des structures spéciales composées d’unités de l’armée de la police ont étés formés à l’avance afin de s’occuper de la réalisation des listes de la mort.
« Le but de la guerre n’est pas d’atteindre une certaine ligne géographique, mais l’extermination physique de l’ennemi » – a annoncé une semaine avant l’agression contre la Pologne Adolf Hitler.
Le plan du chef du IIIème Reich était réalisé de manière précise et systématique. Parmi les milliers de victimes de l’épuration et des crimes en Grande Pologne se trouvèrent un peintre ancien insurgés en Grande Pologne, un poète se déplaçant en fauteuil roulant et un jeune enseignant issu des scouts.
Sa femme a vu sa mort
Lorsque le 20 octobre 1939 Gerard Linke, ainsi que 27 autres polonais, a été placés dos au mur du marché de Kostrzyn, il n’avait que 29 ans. Il était depuis 5 ans enseignant dans l’école à Nekl. L’année du début de la guerre, il s’est marié et attendait la naissance de son enfant. Tous les plans du jeune enseignant ont étés coupés net par la salve du peloton d’exécution.
Link était originaire d’Obornik. En 1930 il a finit l’école des enseignants mais ne pouvait au début trouver de travail. Il travaillait par intermittence à Zimin et Nekiel. En 1932 il a obtenu un poste d’enseignant dans l’école de Kostrzyn pour déménager après un an à Nekl. Dans cette école qui comprenait 7 classes, il était professeur d’Histoire, de polonais et de chant. Sa passion était les scouts. Il ouvrit une équipe scout dans l’école qui participait activement à la vie locale.
Il a été arrêté le 18 octobre 1939. Sa femme Anna espérait que c’était une erreur et que Gerard sera libéré. Elle s’est rendue le 20 octobre à Kostrzyn pour lui amener des vêtements chauds. Elle est arrivée en ville juste avant l’exécution sur la place du marché. Et fut témoin de l’exécution de son mari.
Tué pour ses tableaux
Nombre de places sur les listes de la mort ont étés réservés par les planificateurs nazis aux anciens insurgés de l’Insurrection de la Grande Pologne. Une forme de vengeance contre les polonais insubordonnés à l’occupant prussien. Léon Prauzinski, agé de 44 ans, avait aussi d’autres « mérites » qui selon les normes criminelles nazies le qualifiait pour l’extermination.
La passion de Prauzisnki, originaire de Poznan, était le dessin et la peinture. Il a prit part à l’Insurrection de la Grande Pologne dès le début. Il a participé aux combats pour la préfecture de police et le pont Chwaliszewski ainsi qu’à la libération de Wolsztyn et Zbaszyn. Il documentait l’insurrection avec ses dessins. C’est en se basant sur eux qu’il a peint plus tard une série de tableaux décrivants les batailles. Il est devenu célèbre en publiant les reproductions de ces tableaux sous forme de cartes postales.
Les nazis ont remarqués les œuvres patriotiques de Prauzinski encore avant la guerre. Les médias allemands l’attaquaient pour les illustrations du livre de Jozef Kisielewski, sur lesquels il a représenté un officier polonais sur fond de la ville de Gdansk, considérée par le IIIème Reich comme allemande.
Le peintre s’attendait à des répressions des allemands mais malgré les avertissements il ne s’est pas enfui de Poznan car il avait peur pour sa famille. Il a été arrêté et emprisonné dans le Fort n°7 à Poznan, le premier camp de concentration en terre polonaise. Il y a été torturé et exécuté le 6 janvier 1940. Ses tableaux furent détruits.
Elle devait ramper
Irena Bronislawa Bobowska fêtait ses 19 ans une semaine avant l’entrée de l’armée allemande à Poznan. Bien qu’elle fût durement traité par le sort (elle avait les jambes paralysées suite à une maladie), elle était très active, elle participait à la vie des scouts, écrivait des poèmes et dessinait.
Dès le début de l’occupation Irena s’est engagé dans la résistance. Elle était co-rédactrice et colporteur du journal résistant « Pobudka) (« Le réveil »). Elle le colportait caché dans son fauteuil roulant. Elle a été arrêté en juin 1940.
Bobowska était emprisonnée au fief de la Gestapo, ensuite au Fort n°7, dans les prisons de Wronki et à Berlin. Elle était torturée, son fauteuil roulant lui a été confisqué ainsi que l’appareil l’aidant à marcher. Elle devait ainsi ramper. Malgré cela elle a gardé son optimisme et écrivait des poèmes. Elle a dit à ses juges pendant son procès « Aujourd’hui vous me jugez, mais demain vous serez jugés par quelqu’un au-dessus ». Irena a été condamnée à mort et guillotinée le 28 septembre 1942.
Sans tombes, sans mémoire
Linke, Bobwska et Prauzinski n’ont pas de tombes. On ne sait pas où ils ont étés enterrés. Ils ont partagés le sort de milliers de polonais assassinés.
Beaucoup de victimes des terres annexées par le IIIème Reich reste sans nom.
Ne sont connu que des estimations du nombre de morts. C’est une conséquence de la destruction des preuves des crimes. Les allemands ont détruits toute la documentation de l’épuration. À partir de 1944 les traces des exécutions étaient aussi détruites par la liquidation des charniers. La machine criminelle lancé en 1939 fonctionnait jusqu’à la fin.
Source : Głos Wielkopolski (La Voix de la Grande Pologne) le 21 octobre 2012
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